L'avant-garde hongroise

May 24 – September 22, 2018

Károly Kismányoky, Untitled, 1974
Károly Kismányoky, Eyes on Trees, 1973
Károly Kismányoky, Breaking the Bread, 1973
Ferenc Ficzek, Untitled, 1977
Ferenc Ficzek, Door Opening, 1975
Ferenc Ficzek, Self-turning over, 1976
Ferenc Ficzek, Untitled, 1968 - 1969
Sándor Pinczehelyi, Object, 1976
Kálmán Szijártó, Art Gestures, 1971
Kálmán Szijártó, Art Gestures, n.d.
Kálmán Szijártó, Art Gestures, 1976
Kálmán Szijártó, Transformations, 1977
Kálmán Szijártó, Arcs, 1972
Károly Hopp-Halász, Private Broadcast, 1974
Károly Hopp-Halász, Help, 1979
Károly Hopp-Halász, Part and Whole, 1979

Press Release

L’avant-garde hongroise et l’atelier de Pécs
1968 -1980

Le groupe avant-gardiste hongrois actif entre 1968 et 1980, l’atelier Pécs se composait de cinq jeunes artistes Ferenc Ficzek, Károly Halász, Károly Kismányoky, Sándor Pinczehelyi et Kálmán Szíjártó qui s’étaient rencontrés à l’atelier des arts appliqués de Pécs dirigé par le peintre et professeur Ferenc Lantos.

Lantos les encouragea à travailler de concerve. Le groupe considérait l’activité du Bauhaus comme exemplaire, outre les artistes hongrois orginaires de Pécs et de ses alentours qui étaient membres du Bauhaus (László Moholy-Nagy, Marcel Breuer, Farkas Molnár, Andor Weininger et Alfréd Forbáth), nos cinq jeunes artistes étaient également influencés par le travail de Ferenc Martyn, Lajos Kassák et de Victor Vasarely, maître de l’Op Art lui-même natif de Pécs.

Tout en étant au fait du développement des mouvements artistiques européens, l’atelier de Pécs se consacra au renouveau des traditions constructivistes et avant-gardistes de l’art hongrois, et oeuvra à forger un nouveau langage visuel basé sur la géométrie en s’inspirant des enseignements de Ferenc Lantos, puis en les dépassant. Après une première période géométrique se déclinant en peintures, oeuvres graphiques et travaux sur émail, l’atelier de Pécs amorça une phase d’expérimentation en 1970 avec des actions land art et des interventions en plein air dont la documentation photographique mena naturellement les membres du groupe a développer une pratique conceptuelle basée sur la sérialité et la géométrie. En découvrant les différentes possibilités techniques qu’offrait la photographie, l’agrandissement des clichés et leur impression sur différents supports, chacun des membres du groupe développa, de manière autonome ou en collaborant entre eux, une approche individuelle au médium et son utilisation. Si l’approche conceptuelle se manifestait plus fortement dans la pratique de Károly Hopp-Halász et Sándor Pinczehelyi, Ferenc Ficzek, Károly Kismányoky et Kálmán Szijártó s’intéressaient davantage au procéssus de création.

Dans son activité photographique, picturale et graphique prolifique, Ferenc Ficzek (1947 – 1987) se concentra principalement sur les effets et contextes d’ombre et de lumière mis en rapport avec la géométrie. Ficzek a régulièrement recours à l’écran de projection dans ses photographies, afin d’étudier la qualité plastique de formes géométriques et organiques variant selon les conditions lumineuses. Ses compositions se caractérisent par la récurrence d’éléments géométriques simples, d’objets du quotidien, la silhouette d’une danseuse ainsi que sa propre personne, qu’il manipule avec un mélange de lyrisme et d’humour comme un rébus exprimant sa condition d’artiste.

Károly Hopp-Halász (1946 – 2016) développa au cours des années 1970, en parallèle avec son oeuvre picturale et graphique géométrique réductive, différentes series photographiques conceptuelles traduisant son observation du corps masculin – principalement son propre corps –,

du mouvement et de la géométrie. Par la mise-en-scène ironique de son propre corps engouffré dans un téléviseur,mais aussi par l’application de formes géométriques simples sur l’image télévisuelle, évocant un arrêt sur image et un cadrage suggestif, il questionne les caractéristiques médiatiques de la photographie et de la vidéo, ainsi que leur rôle dans le système politique communiste d’alors.